Les palpitations de l’âme humaine dans le cinéma

 

La logique commerciale du cinéma aujourd’hui se concentre sur des films appelés « grand public » qui permettent aux producteurs de rentrer dans leurs frais et de faire de juteux bénéfices en quelques semaines et ceci avant qu’une copie piratée n’apparaisse sur la « Toile », qui à son tour enrichira un autre réseau, celui des pirates, parce qu’il y a des entreprises disposées à mettre leurs publicités sur leurs sites. D’où le statu quo de nos gouvernements.
Aussi ne nous étonnons pas que ce sont les sentiments et les instincts les plus primaires qui soient très souvent mis en avant.
Il arrive de plus en plus que des civilisations entières prennent de bien mauvaises habitudes. Depuis les années 80 déjà le cinéma commença a subir de graves déviances. Il fallait que le public comprenne tout de l’histoire et ce à  tout moment. Le dressage oculaire entrait en vigueur à travers le montage « cut », l’ hyperaccélération des images, l’abus du virtuel. La cible économique devenait les jeunes entre 13 et 20 ans après de fines études de marché. Plus grave, ce cinéma là ne traite plus que de l’ existentiel et jamais du transcendant.
Aussi faut-il célébrer les créateurs dont les personnages savent qu’ils ont une âme qui palpite au rythme de l’univers. Des créateurs qui proposent des chemins de conscience.
Récemment le journal « The Guardian » nous dit qu’un ressaisissement moral est de tout temps nécessaire.
La puissance de l’image est immense. Nous vivons aujourd’hui presque 24 heures sur 24 avec elle grâce aux smartphones et aux téléviseurs. Lorsque cette image est décuplée dans une salle de cinéma elle peut bouleverser le monde. Or  que voit-on, les « héros » de maintenant sont la plupart du temps les pires salauds, les tricheurs, les menteurs qui y sont célébrés. Les recettes sont le sexe, le viol, la violence, la scatologie. Les cinéastes se servent du cinéma pour crever leurs propres abcès en nous envoyant  gicler leur pus au visage, rempli de mal-être, de rancoeurs, de haines accumulées.
Et pourtant je sais grâce à une longue pratique du public des salles obscures que les gens attendent des horizons lumineux et de l’Amour. Pour avoir au cours de ma vie, écouté, discuté avec ce public à la fin des séances, ce sont le beau, le bien, une poussée vers le haut, un humanisme transcendant, sentiments qui leur apportent de l’ espérance pour se  battre et continuer le chemin.
N’est-ce pas là la vraie  vocation de l’Art ? Savoir que l’on appartient au cosmos, le sentir intensément en soi même..
Lorsqu’on élève la vision du monde à ce niveau dans un film les visages s’allument. J’en atteste pour l’avoir vécu de nombreuses fois grâce aux choix judicieux des films montrés. On n’est plus un simple animateur mais « un passeur ».
Les cinéastes qui se sont intéressés à la transcendance dans l’histoire du cinéma sont bien sûr peu nombreux car non seulement l’artiste doit avoir fait un chemin qui passe très souvent par une alchimie de la souffrance et mener un combat de longue haleine pour imposer ses vues  à des  marchands qui ne rêvent que d’engranger des fortunes le plus rapidement possible, il doit se battre aussi contre les technocrates de la télévision qui avec une arrogance sans limites prétendent connaître ce que veut le public. En fait les gens du cinéma sont formés de castes qui se partagent le gâteau du service public.
Les vrais créateurs se heurtent à un système impitoyable qui ne peut engendrer qu’une pensée unique qui nivelle par le bas l’humanité, et c’est bien sûr vrai pour la politique et les médias conjugués .
Il a fallu beaucoup de ténacité, de courage, de souffrances aux cinéastes dont j’ai la joie de présenter les films au public. Mais les œuvres en question depuis le début du cinéma n’ont pas vieilli et ne peuvent vieillir car elles vont à l’essentiel. Leurs créateurs prennent en compte l’âme des personnages qui palpite au fond de chacun d’entre nous. Ils sont faits dans un seul but,  l’élévation de la personne humaine. Ces films- là permettent de continuer le chemin difficile de la vie.
Comme le disait déjà Sainte Thérèse d’Avila en son temps : « Le monde est en feu, il n’est plus temps de parler de choses de peu d’importance »
Or, les choses importantes ne sont-elles pas celles qui mettent l’humain face à sa dimension spirituelle, car en la refusant il devient vulnérable, malade et porte une contradiction à travers l’histoire.
Le but de ce ciné-club pas comme les autres c’est une quête d’Unité avec les gens où s’opère un partage dont l’acte suprême est de donner et de recevoir.
Telle est mon action depuis déjà plusieurs décennies à Tours, Paris, (Université de Paris VIII), Vincennes, Montpellier (Centre éthique International) et Amboise.
Lionel Tardif

 

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