Voici nos activités pour mai 2021, avec quelques modifications en lien avec les décisions gouvernementales.
+ Pour ceux qui ne l’ont pas fait depuis septembre 2020, merci de renouveler votre adhésion
Les activités de Marie-Dominique BRUNO TARDIF
Pour les inscriptions : de préférence par courriel ou tél. de l’Association
Pour vous accompagner dans votre évolution personnelle de différentes manières (et notamment sous forme de développement personnel et spirituel). Vous retrouverez le détail de ces accompagnements individuels ou en groupe sur notre site dans la rubrique « Nos activités » puis Les activités de Marie-Dominique BRUNO
Les séances individuelles sur rendez-vous
Proposées uniquement aux adhérents, seront de préférence axées autour de la psychanalyse symbolique (analyse de rêves, méditations et travail vibratoire avec l’arbre des sephiroth) : à travers les synchronicités de l’existence, la restructuration de notre histoire de vie ou des analyses de rêves, trouver notre voie expérimentale pour « renaître » ou naître pleinement à soi-même.
11 € par ½ heure
En groupe : Plusieurs ateliers sont proposés sur le site (Activités de MD BRUNO) : N’hésitez pas à nous dire ce qui vous intéresse et vos disponibilités. Je ne proposerai des dates qu’en fonction du nombre de participants et une confirmation vous sera donc adressée.
Les activités de Lionel TARDIF
Pour les inscriptions soit par retour de courriel, soit à Lionel, ou tél. portable soit e-mail ou tél. de l’Association
Vous retrouverez des analyses plus approfondies dans la rubrique « Nos activités » puis Les activités de Lionel TARDIF (conférences, films, analyses de films, cours sur le langage du cinéma)
LES CONFÉRENCES
Voir sur le site : elles pourront être organisées en fonction des demandes
LA FORMATION DU LANGAGE DU CINÉMA ET SES MAÎTRES
Série de cours de deux heures chacun illustrés par des extraits de films
L’image nous envahit dans notre monde actuel de toute part. Il est urgent de savoir la décrypter, pour ne pas être manipulé par elle. La force de son impact est immense à la télévision, sur internet et au cinéma.
Avec cet enseignement, vous apprendrez à la lire, à la décoder et ainsi à conserver votre libre arbitre devant elle.
Vous saurez aussi et avant tout, apprécier les merveilles qu’elle peut nous offrir.
Ne l’oublions pas, tout part du cinéma, donc d’un film, d’une histoire.
Ces cours montrent comment le cinéma a inventé sa grammaire, comment les cinéastes ont façonné au fil du temps le langage de cet Art nouveau étape par étape. Chaque cours peut être suivi indépendamment des autres, cependant, l’ensemble du cycle vous permettra de comprendre pleinement le langage de ce 7ème art
Prix : l’adhésion annuelle (20€) et pour un cours : 20 €
Pour un engagement sur cinq cours : 90 € en un ou plusieurs chèques
Pour un engagement sur dix cours 150 € en un ou plusieurs chèques (de septembre à juin)
Le 1er cours de la nouvelle série a eu lieu le 2 septembre 2020 , puis le premier mercredi du mois (7/10, 4/11, 2/12, 6/1/21, 3/2, 3/3, 7/4, 5/5, 2/6/21).
Cours passionnants où sont associés, sur deux heures et demie environ, des extraits de films aux explications des différentes écoles du cinéma. Bienvenue aux anciens qui souhaitent continuer. De nouvelles personnes peuvent bien sûr intégrer : le prochain sera sur la Nouvelle Vague Française.
N.B. Des cycles courts sur un auteur également (Renoir, Kurosawa, Lang, Hitchcock…)
Voici le programme de mai :
Mercredi 5 mai 2021 à 14H30
Au siège de notre association 7, rue du Commandant Bazy 66000 PERPIGNAN
LA NOUVELLE VAGUE FRANÇAISE (1956-1965)
La Nouvelle Vague doit beaucoup à celui qu’elle a considéré comme son père spirituel Roberto Rossellini. Au niveau de la critique André Bazin par ses analyses pertinentes a aussi montré le chemin. Puis il y eut cette équipe de passionnés qui fondèrent les Cahiers du Cinéma.
Ce fut aussi les réalités économiques du moment : les studios sont trop chers, alors pour mieux capter la vie, les cinéastes de la Nouvelle Vague sont descendus dans la rue. Des convergences techniques heureuses apparaissent aussi. Une nouvelle pellicule ultrasensible est mise sur le marché, ce qui permet de supprimer le lourd appareillage des éclairages. La caméra légère Coutant de Raoul Coutard est mise en service, véritable caméra stylo que l’on peut porter à l’épaule et qui permet des tournages plus rapides.
Un certain cinéma français s’est sclérosé dans des habitudes. Ceux qui rêvent de prendre la relève, sont bourrés de films dans leur tête et ont à peine trente ans. Pour eux tout est possible. Ils s’appellent François Truffaut, Jean-Luc Godard, Claude Chabrol, Jacques Rivette, Eric Rohmer et d’autres encore. Ils ont même trouvé les producteurs kamikazes pour les suivre : Pierre Braunberger ou Georges de Beauregard.
JEAN LUC GODARD
Encensé par son équipe des Cahiers du Cinéma, puis par le monde universitaire, Godard a depuis fait école auprès de nombreux jeunes réalisateurs de l’époque et jusqu’à aujourd’hui. Ce fut le cinéaste de la contestation.
Il propose un réel morcelé, segmenté avec un jeu de caméra microscope qui « analyse » le comportement des humains tels des molécules. Il a un sens indéniable de l’image, du cadrage et des sons. Pour lui, le cinéma reste un outil expérimental. Mais à force de vouloir déconstruire, comme pratiquement tout l’art contemporain le fait, sans rien proposer à la place, on peut douter de la longévité de ses films.
A BOUT DE SOUFFLE (1960) PAGE 2 Jean-Luc Godard
La trame fort mince raconte l’itinéraire d’un jeune délinquant qui après avoir volé une voiture puis tué un policier est traqué par la police. Deux comédiens qui vont devenir emblématiques : Jean Paul Belmondo et Jean Seberg.
Tout fut improvisé ou presque. Le tournage se faisait dans la rue, dans les chambres d’hôtels avec juste quelques lampes éclairant les plafonds, sans prise de son directe. Godard écrivait les dialogues sur une table de bistrot, soufflant le texte aux comédiens pendant les prises de vue et arrêtant le tournage quand il n’avait plus d’idées.
La Nouvelle Vague était en train de naître.
LE MÉPRIS (1963)
Lors du tournage en Italie d’un film adapté de « l’Odyssée » par Fritz Lang, Camille la femme de Paul scénariste français se détache peu à peu de son mari et lui avoue le mépris qu’il lui inspire. Tourné dans la maison de Malaparte à Capri, la très belle musique écrite pour le film par Georges Delerue sublime les lieux. Raoul Coutard filme superbement en scope. C’est incontestablement le meilleur film de Godard. Il s’entoure ici d’une pléiade de figures mythiques du cinéma : Brigitte Bardot, Michel Piccoli, Fritz Lang, Jack Palance, Georgia Moll.
Il rend hommage au cinéma et à ses pairs.
Adapté de Moravia « le Mépris « c’est l’érosion d’un couple comme allégorie de la crise morale du monde moderne et de la fin des idéaux.
FRANÇOIS TRUFFAUT
De toute la Nouvelle Vague, c’est sans doute lui qui a plus que tous, le droit à l’appellation d’auteur. La poésie est souvent au rendez-vous. Elle surgit dans toute sa force comme un gag chez les grands burlesques. Depuis « Les quatre cents coups », œuvre écorchée sur l’enfance et en continuant avec « Tirez sur le pianiste » un tourbillon de poésie, « Jules et Jim » où la gravité et le cocasse sont au rendez-vous, « La peau douce » une intense émotion, « Fahrenheit 451 » une grande inquiétude dans un monde déshumanisé, « Baisers volés » la nostalgie avec la grande Delphine Seyrig ou encore « L’enfant Sauvage » sur l’éducation d’un enfant sauvage découvert dans une forêt d’Aveyron, l’œuvre de Truffaut laissera une belle empreinte dans l’histoire du cinéma.
TIREZ SUR LE PIANISTE (1960)
Une belle histoire d’amour où l’angoisse du roman est transformée en euphorie grâce à l’humour ;
Charles joue du piano dans le bar dancing populaire de l’affreux Plyne et va être mêlé à un imbroglio avec des gangsters notoires. Le film se présente comme un parcours du noir vers le blanc, de la nuit des premières scènes vers la maison dans la neige, comme une ascension des profondeurs de la cave où se tapit Charlie après sa bataille avec Plyne (l’étonnant Serge Davri) vers la luminosité éblouissante des montagnes. Charles Aznavour y est particulièrement touchant et où la jeune Marie Dubois apporte un beau rayonnement a ce film si poétique.
JULES ET JIM (1963)
Paris 1900. Jules allemand et Jim français, deux amis artistes, sont épris de la même femme Catherine. Jules l’épouse, la guerre de 1914 éclate et les sépare. Ils se retrouvent en 1918. Catherine tombe amoureuse de Jim.
Ici la poésie des mots précède le tourbillon des images. C’est une rencontre avec la littérature, celle d’Henri Pierre Roché et du cinéma. La présence remarquable de Jeanne Moreau écrase ses partenaires. Une histoire d’amour libre qui traverse le temps.
CLAUDE CHABROL
Il débute avec la Nouvelle Vague avec « Le beau Serge », « Les cousins » ou encore « Les bonnes femmes ». Par la suite, Chabrol tourne des films, certes passionnants, mais de facture plus classique et réalisés avec des moyens importants.
Fasciné par le monde languien et son déterminisme, il va peindre les vénalités humaines, les assassins machiavéliques, parfois psychopathes, avec un principe de causalité inexorable. Dans cet esprit, deux de ses grandes réussites seront « Que la bête meure » et « Le boucher », en 1969.
LES BONNES FEMMES (1960)
Quatre vendeuses s’ennuient dans le petit magasin d’électroménager de Mr Belin. Le travail terminé, elles cherchent l’évasion. Ces personnages sont des portraits caustiques, frustes, victimes de la société de consommation. Ce film semble tenir un miroir au spectateur. On y découvre déjà deux comédiennes talentueuses : Bernadette Laffont et la femme de Claude Chabrol, Stéphane Audran.
JACQUES RIVETTE
Il fut une cheville ouvrière de la Nouvelle Vague, tout d’abord en qualité de critique, puis de cinéaste.
Rivette supprime pratiquement toute l’intrigue, pour se reposer seulement sur le fil ténu des comédiens et de la mise en scène. Ce pari fut l’un de ceux de la Nouvelle Vague. Il a résisté au temps avec des films toujours intéressants, mais ne suscitant jamais de véritables passions, sauf pour les fans d’une certaine critique.
LA RELIGIEUSE (1966)
C’est une adaptation de Diderot. Le film subit d’abord la censure, mais devant le tollé général qu’il suscita, le visa d’exploitation lui fut accordé. Pour ma part, c’est sans doute son plus grand film. Ce pamphlet contre l’aliénation religieuse est réalisé tout en finesse, avec une perfection dans sa dramaturgie. Le thème du complot prend une résonance particulière. Anna Karina y est magnifique de bout en bout, ainsi que Micheline Presle et Francine Bergé.
ALAIN RESNAIS
Resnais fait-il partie de la Nouvelle Vague ? Oui et non. Il réalisa avant son avènement de prestigieux courts-métrages, qui font sa célébrité : « Guernica », « Les statues meurent aussi », « Nuit et brouillard ». Lorsqu’il aborde les longs métrages, il signe deux films qui vont être des œuvres phares pour toute l’intelligentsia du moment : « Hiroshima mon amour » (1959), d’après Marguerite Duras, et « L’année dernière à Marienbad », d’après Alain Robbe-Grillet. Il rêve de culture, dira-t-on. Il rêve des formes, ce qui l’amène à une réflexion sur les moyens mis en œuvre pour atteindre cette rêverie.
L’ANNEE DERNIERE A MARIENBAD (1961)
Dans des corridors longs et obscurs, peuplés de smokings et de robes du soir, qui marchent sans bruit. Il y a aussi des miroirs aux reflets sombres. Dans ce lieu étrange, se promène la silhouette longiligne et hiératique de Sacha Pitoëff qui s’interroge sur sa rencontre avec une femme. A ses côtés, la grande Delphine Seyrig, glisse dans une somptuosité glacée au cœur de ce labyrinthe, avec magnificence. C’est une mise en scène froide et éblouissante, comme l’avait été « Hiroshima mon amour » et comme le sera la suite de l’œuvre de Resnais.
ERIC ROHMER
Il fait aussi partie de l’équipe des Cahiers du Cinéma. Dès le début de sa carrière, Rohmer lance un défi unique, précise Vincent Pinel, de la Cinémathèque française : « réaliser six films qui seront autant de variations sur un même sujet, et sur une structure dramatique identique : un homme est à la recherche d’une femme, qui d’abord se dérobe ; il en rencontre une autre qui accapare son affection, jusqu’au moment où il retrouve la première ». Tout ceci passe autour d’intelligentes conversations philosophiques, certes brillantes, mais qui deviennent souvent ennuyeuses au fil des minutes qu’égraine le passage du film.
LE GENOU DE CLAIRE (1970)
Ce film est le cinquième des contes moraux de Rohmer. C’est un pensum intellectuel et ennuyeux.
CHRIS MARKER
Chris Marker est un brillant essayiste, avec le sens du raccourci et le goût de la formule, qui se développe dans des films comme « Description d’un combat », « Cuba si », ou encore « Le joli Mai ». Engagé communiste, Marker explore des révolutions où, dans ce dernier, Mai 68. De ses films se dégage un esprit révolutionnaire. En 1958, il réalise « Lettre de Sibérie », film qui va faire le tour du monde de toutes les écoles de cinéma.
Avec « La jetée », il signe avec des images fixes et un texte extrêmement élaboré dit par des voix et une bande sonore d’une grande recherche un petit chef d’œuvre de la science-fiction.
LETTRE DE SIBERIE
En revenant du tournage de ce documentaire, Chris Marker fait copier trois fois une même séquence qu’il intègre ensuite à l’intérieur de son film. Avec des images et un montage rigoureusement identiques, il va poser des voix off différentes. Ces images offrent des lectures totalement autres, bien qu’étant les mêmes, en fonction du texte. Nous en sommes toujours là avec la télévision et la manipulation de l’information.
JEAN PIERRE MELVILLE
Bien que commençant avant la Nouvelle Vague, en fréquentant Vercors et Cocteau, Melville à l’esprit Nouvelle Vague. Il cherche, innove et veut évacuer le cinéma français de ses poncifs. Les Cahiers du Cinéma écrivirent justement : « il fut celui qui, en 1968, par instinct, vit le plus clair dans le destin du cinéma français, par ses méthodes de tournage, il fut le tuteur de la Nouvelle Vague, la main qui tient la caméra-stylo ». « Bob le flambeur » et « Deux hommes dans Manhattan » furent deux œuvres très personnelles et novatrices sur le plan de l’écriture. Par la suite, il revint à un cinéma plus classique et signa de très grands films : « Le samouraï » (1967), « L’armée des ombres » (1969) et « Le cercle rouge » (1970). Melville devait disparaître bien trop tôt, en 1973.
BOB LE FLAMBEUR (1956)
Bob, un truand élégant, s’est retiré du milieu. Mais il reste un gros joueur. Alors pourquoi pas un dernier coup ?
« Bob le flambeur » marque le début du cycle noir du cinéaste : rues nocturnes de Paris, sentiments crépusculaires du héros.
Ce film est un modèle d’écriture cinématographique. La manière dont il s’attarde sur la nuit, les lueurs tristes du matin, l’errance, font de ce film noir un exemple de déambulation solitaire. Un film habité par une profonde mélancolie.
JACQUES DEMY
Jacques Demy ne sort pas de l’intelligentsia parisienne. Dans sa jeunesse, il était garagiste à Nantes. C’est peut-être pour cela que ses films sont à la fois si personnels et si poétiques. Il a un univers qui parfois débouche sur la magie. Ses personnages sont riches d’un paradis perdu et d’un grand rêve, qu’ils veulent concrétiser. Il s’adonna également à la comédie musicale avec succès avec des films comme « Les parapluies de Cherbourg », ou « Les demoiselles de Rochefort ».
LOLA (1962)
Dans « Lola », il nous offre un des plus beaux ralentis du cinéma, lorsque le marin et la jeune fille sortent du manège sur le clavecin de Bach. Il capte un moment précieux et rare, que seuls les poètes savent voir. Un instant magique, où rien d’autre n’existe pour cette petite fille que l’extase qu’elle est en train de vivre. Ici, comme dans d’autres films de Demy, des destins s’entrecroisent, mais ne se rencontrent que rarement.
Anouk Aimée y est admirable de bout en bout. « Lola » est un beau moment du cinéma français.
AGNES VARDA
Après s’être fait remarquer par d’excellents courts métrages, comme « La pointe courte » ou encore « Ô saison, Ô château ! », Agnès Varda va signer deux très beaux longs métrages : « Cleo de 5 à 7 » (1961) et « Le bonheur » (1965). Par la suite, Agnès Varda tournera peu et ne rencontrera plus l’élan de ses premiers films. A signaler, cependant, un film hommage à son mari Jacques Demy, « Jacquot de Nantes ».
CLEO DE 5 A 7 (1961)
Cleo, c’est le beau visage de Corinne Marchand qui attend avec inquiétude les résultats d’une radio, pour savoir si elle a effectivement un cancer. Elle rencontre un soldat en permission auprès duquel elle trouve le réconfort et la compréhension. Ils apprennent ensemble les résultats peu rassurants de l’analyse médicale, mais Cleo sait désormais qu’elle n’est pas seule pour affronter le pire. Admirable sujet, traité avec beaucoup de sensibilité. Elle laisse avec ce film un maillon important dans cette école de cinéma que fut la nouvelle vague.
ARMAND GATTI
Il signe au moment de la Nouvelle Vague « L’enclos » (1961) et « L’or de Cristobal » (1962/63). Ensuite il poursuit sa carrière à la télévision. Mais « L’enclos » restera le film sans doute le plus juste sur les camps de concentration, avec la complicité de deux acteurs d’exception : le français Jean Négroni et l’allemand Hans-Christian Bloch. Fait sans esbroufe, avec de petits moyens, ce film continue de bouleverser tous ceux qui le voient.
L’ENCLOS (1961)
Il y a dans ce film un moment de grande noblesse dans l’horreur. Un déporté homme s’efface pour que la femme passe la première pour entrer dans le fourgon de la mort. Ils sont nus, ils ont subi les atrocités de la détention et, jusqu’au bout, ils veulent garder leur dignité d’êtres humains.
JEAN ROUCH
Il a démarré avant la Nouvelle Vague, il a continué pendant et après, en laissant une belle œuvre ethnographique. Jean Rouch va être une étape capitale dans l’évolution de la branche documentaire du cinéma. Il va prendre conscience que l’observateur, c’est à dire le cinéaste, est lui aussi observé et que la vérité ne naît pas au premier degré devant la caméra. Il va prendre conscience qu’il ne peut pas ne pas se remettre en question dans celui qui l’observe. « Pour moi, dira-t-il, la seule façon de faire un film est la méthode d’approximations successives. La règle, ne jamais rien écrire avant le tournage d’un film ».
A la mort d’Henri Langlois, Jean Rouch fut nommé président de la Cinémathèque française.
LA CHASSE AU LION A L’ARC (1963/64)
Un film d’un cinéaste libre, dans son continent d’adoption l’Afrique. Il saura, comme personne, rendre hommage à ces peuples, au travers d’une œuvre pléthorique et généreuse. Immense conteur, ce film est un bouleversant témoignage sur les derniers chasseurs de lion à l’arc d’Afrique. Jean Rouch c’est un art sans contraintes, ni script ni scénario. Ces films abolissent les frontières.
LES ANALYSES DE FILMS
Samedi 8 mai 2021 Une journée autour de 4 traditions spirituelles 17 avenue de la Sardane 66500 PRADES
Participation libre
Inscription obligatoire (à un ou plusieurs films) car les places sont limitées
- Prévenir en cas de désistement au plus tôt, car samedi 1er mai 12h, nous ferons le point avec Odile.
Quatre films témoignent sur la richesse de quatre grandes traditions de l’humanité : la chrétienté, l’islam soufie, l’hindouisme et le bouddhisme.
Le chemin vers l’Amour est toujours le même : éternel, unique.
- Les athées de son temps, pouvoir public confondus se liguèrent pour mesurer son cerveau afin de voir si elle n’était malade mentale de diffuser une telle ineptie.
9h00 précises : JE M’APPELLE BERNADETTE (2011) France, de Jean SAGOLS, avec Katia Miran, Francis Huster, Michel Aumont, Francis Perrin, Rufus.
Entre les mois de février et de juillet 1858 dans la grotte de Massabielle la Vierge Marie est apparue 18 fois à Bernadette Soubirous, petite fille pauvre de Lourdes.
Une véritable révolution s’en suivit qui, au cœur du Second Empire, bouscula l’ordre établi par son message universel d’amour.
Ce que les politiques n’aimèrent pas beaucoup et combattirent. Il fallut finalement le courage et de l’Abbé Dominique Peyramale et de Monseigneur Forcade pour que la vérité soit reconnue et Bernadette soutenue et protégée.
Bernadette Soubirous, née le 7 juillet 1844 à Lourdes, est décédée le 16 avril 1879 à Nevers au Couvent. Ses dires ont été reconnus par l’Église Catholique Romaine.
Jean Sagols a fait appel à des comédiens de renom appartenant à la Comédie Française.
Mais c’est la vibrante Katia Miran qui apporte au film, par sa formidable présence, toute sa mysticité. La Foi qui l’anime ne fléchira jamais même dans les pires moments. Elle est Bernadette avec force et fougue. Son regard puissant, déterminé donne tout son poids au film et sa singularité.
Le réalisateur a choisi de ne pas la figer dans sa légende, de trouver aussi une autre porte d’entrée, celle des sentiments.
Traduire la Foi de Bernadette, a été de passer par son entêtement et son aplomb. Elle se trouve si jeune confrontée à la méchanceté et la roublardise des pouvoirs publics, aussi bien qu’aux instances judiciaires.
Katia Miran est lumineuse et son charme opère auprès du public bien au-delà de la communauté chrétienne.
Connu pour ses sagas télévisées : « Les cœurs brûlés » et « Terre indigo », Jean
Sagols s’est investi avec sincérité dans ce projet qui épouse la vivacité de Bernadette
Ce film traite vraiment de la Foi et, à ce titre, le film est un petit miracle dans ce cinéma français qui en est si loin.
Après une ridicule sortie en salles, le cinéma de Lourdes a eu la bonne idée de le passer en permanent afin que des milliers de croyants puissent le voir.
- La pensée de Djalal el Dîn Rûmi vivante, comme jamais elle ne l’avait été, dans un film si inspiré.
11h15 : BAB’AZIZ, LE PRINCE QUI CONTEMPLAIT SON ÂME (2006) Tunisie, de NacerKHEMIR, avec Parviz Shahinkhou, Maryam Hamid, Nessim Khaloul, Golshifteh Farahani.
Perdue dans un océan de sable, une petite fille pleine d’entrain, guide Bab’Aziz son grand père, un derviche aveugle. Elle est ses yeux dans le désert pour l’amener vers la grande réunion secrète des derviches qui a lieu tous les trente ans, mais pour trouver cet endroit caché il faut « écouter le silence infini du désert avec son cœur ».
Durant leur voyage à travers l’immensité brûlante ils croisent d’autres destins dont celui d’un Prince qui a abandonné son royaume pour devenir derviche ; et d’autres voyageurs qui rapportent les histoires de leurs propres quêtes mystérieuses et spirituelles.
Le désert est l’ami de Bab’Aziz et le guide vers le lieu de la réunion (formidable scène tournée à Bam cette ville légendaire d’Iran, six mois avant qu’un tremblement de terre détruise toute la ville dont il ne reste aujourd’hui que des ruines.)
Arrivé au but pour le vieux derviche, est venu le temps de fusionner avec le sable.
Ce conte merveilleux nous invite à un voyage philosophique fascinant et à une éblouissante réflexion sur le sens de la vie et sur celui de la mort.
Nacer Khemir s’est beaucoup imprégné des textes poétiques du grand mystique Djalal ed dîn Rûmi, immense poète qui, au temps de Saint Louis, disait que si on pouvait casser un atome on y trouverait un univers en miniature.
Bab’Aziz est un poème visuel d’une incomparable beauté dont vous resterez très longtemps habités par les textes et les images.
13h déjeuner (chacun apporte une participation culinaire ou boisson)
- Ici, la vérité de l’amour se trouve de l’autre côté de la pluie et du vent.
14h15 précises : LA DANSE DU VENT (1997) Inde, de Rajan KHOSA, avec Kitu Gidwani, Bhaveen Gosain, Kapila Jee, B.C. Sanyal.
Pallavi, une jeune chanteuse de Thumri, chant traditionnel de l’Inde, étudie avec sa mère afin de perpétuer la tradition orale. A la mort de celle-ci, la jeune femme perd sa voix. Malgré l’appui et les conseils de son mari, Pallavi pressent que le seul moyen qu’elle ait pour continuer à chanter est de retrouver le Maître de sa mère.
« La Danse du Vent » se passe à New Delhi où cette tradition sacrée de la musique s’est transmise, de maître à disciple, de parent à enfant, survivant aux tentations et à l’argent facile de la tradition musicale.
Dès son premier long métrage, Rajan Khosa a signé un chef d’œuvre, avec la complicité de Kitu Gidwani grande star de la télévision indienne de l’époque.
« Il y a -dit Rajan Khosa- quelque chose qui bat dans notre cœur, quelque chose qui n’appartient qu’à nous, qui nous vient de nos siècles, de notre sol, c’est notre musique sacrée, Tradition orale qui ne s’écrit pas. Elle passe par les voix des mendiants, des ermites, des musiciens classiques et des chanteurs de rue, dans les comptines des grands-mères et les poèmes des enfants. Elle est l’âme intangible de l’Inde, encore respectée par certains, mais si facilement perdue sous le choc du nouveau. »
La grande actrice qu’est Kitu Gidwani apporte une sorte de frémissement, de vibrato intérieur, une circulation spirituelle profonde à cette œuvre. Le travail sur le temps y est admirable. Au-delà de la voix, de la musique, profonds véhicules de l’âme, il y a dans « La Danse du Vent » un travail sur l’attente, attente d’un événement qui se passe de l’autre côté de la pluie et du vent.
La présence du Maître, détenteur non seulement de la science du chant, mais aussi véritable guide sur le chemin, est vue avec un regard d’une grande justesse. « Celui qui sait » n’est qu’un vieil ermite insignifiant que personne ne semble voir. Seuls, celles et ceux qui sont prêts pour le rencontrer iront vers lui. Seuls les enfants et les animaux connaissent sa place dans le monde.
Magnifique parabole sur la Transmission, « La Danse du Vent » est une perle à ne pas manquer.
- Ce film sur la mort est un formidable hymne à la vie, au Sens du passage.
15h45 : DEPARTURES (2009) Japon, de Yojiro TAKITA, avec Masahiro Mokoti, Tsutomu Yamazaki, Ryoko Hirosue.
L’initiation et la vie d’un nokanshi (un embaumeur) qui doit préparer les corps des défunts devant la famille avant les funérailles et la cérémonie de la crémation. C’est un film sur la transmission d’un vieil embaumeur (remarquable acteur que Tsutomu Yamazaki) à un jeune violoncelliste au chômage qui retrouve dans ce nouveau métier ces gestes perdus de musicien.
Oscar du meilleur film étranger à Hollywood, le réalisateur Yojiro Takita était, avant ce film, surtout connu au japon pour ses films érotiques. C’est la rencontre avec l’acteur principal Masahiro Mokoti (rôle de Daïgo) qui déclencha l’envie à Takita de se remettre en question et de changer totalement de registre.
Mokoti avait été assister en Inde à des cérémonies de passage dans l’au-delà, à travers le rite de la crémation qui l’avait profondément marqué. Puis il accompagna un certain temps un maître embaumeur avant de jouer le rôle.
« Departures » est un film rare, sur l’amour, le sens des rituels, la précision et l’élégance des gestes, enveloppant de beauté la brutalité physique de la séparation. Les mains de Daïgo et de son Maître effleurent la peau, glissent sur les kimonos en une chorégraphie silencieuse d’une beauté apaisante. Un amour inconditionnel parcourt le film ; des gens toujours là pour vous, sans poser de questions. Le moment de la mort est aussi celui où l’on peut prendre conscience des liens véritables qui nous unissent à ceux que nous perdons.
Ce film, où l’humour est souvent présent, est une ode à la vie parcourue par des moments de grâce infinis. « Departures » est construit sur les quatre éléments. Il a été tourné à Yamagata au cœur du monde rural japonais ; lui-même mourant et à qui le réalisateur tel un nokanshi rend sa dignité austère au rythme des saisons.
C’est une œuvre qui nous emmène sur des brisées métaphysiques signifiant par-là, que la vie ne s’arrête pas à la mort physique. Dans un mouvement magnifique, alors que le corps pénètre dans l’incinérateur, des grues blanches s’envolent dans le ciel.
« Departures » est un film surprenant, élégant empli de tendresse, de douceur et de sagesse
.
La journée se terminera vers 18h, ce qui laisse à chacun le temps du retour empli de nos partages et échanges.
Mardi 11 mai 2021, à 10h* Au siège de notre association 7, rue du Commandant Bazy 66000 PERPIGNAN (04 68 35 19 24)
*En raison du couvre-feu
Inscription obligatoire en raison des places limitées
Participation au chapeau
HOMMAGE A ROBERTO ROSSELLINI ET À INGRID BERGMAN
Ils tournèrent six films ensemble et ce fut une histoire incroyable de création.
Quand l’un des plus grands metteur en scène de cinéma et une comédienne d’exception parmi les plus grandes elle aussi se rencontrent, ils nous emmènent vers les plus hauts sommets d’une alchimie inégalée dans l’histoire de l’art.
La grande découverte de Roberto Rossellini sera la capture d’une vérité qui est propre au cinéma et non extérieure à lui. Cette vérité se déroule devant la caméra dans le temps du tournage. La vérité se révèle soudain à un moment inattendu ou se traque. Elle tourne autour de l’aveu, du scandale et du miracle, trois figures singulières de la façon dont la vérité peut jaillir du conditionnement, des habitudes, des idées et surtout du non-dit. Pour cela elle surgit d’intenses moments que le cinéaste a su débusquer.
Toutes les nuances les plus subtiles d’une âme défilaient dans un seul plan sur le visage d’Ingrid Bergman. On avait l’impression qu’Ingrid était reliée par des liens si élevés avec le divin qu’elle était en communion avec les plans supérieurs qui faisaient surgir sur son visage des moments de joie où de souffrance d’une puissance rarement égalée.
Les trois films retenus pour la démonstration d’une fusion dans la création, vous ne pourrez les oublier de sitôt.
10h : LA PEUR (1954) Allemagne/Italie ; avec Ingrid Bergman, Mathias Wieman, Renate Mannhardt, Kurt Kruger ; d’après la nouvelle de Stefan Zweig
images : Carlo Carlini, Heinz Schnackertz ; musique Renzo Rossellini
Irène Wagner (Ingrid Bergman), épouse du directeur d’une usine de produits pharmaceutiques, met fin à une liaison avec un jeune amant, mais la maîtresse de celui-ci la contacte pour lui faire un odieux chantage. Cependant, un mystère demeure, celle qui va persécuter Irène ne semble pas agir seule.
Finalement le chantage est organisé par son mari. Une incroyable imposture.
Dans l’usine de cet homme à l’architecture angulaire et fonctionnelle, emblème d’une société technique désincarnée, on pratique des expériences sur des cobayes, où les animaux souffrent. Tel un animal de laboratoire, Irène se découvre elle-même l’objet d’une expérience sadique, qui la pousse au bord du désespoir.
« Un film brodé plan par plan par un Rossellini soucieux de capter la vie à la source, la juste expression d’une comédienne à la première prise d’un plan et qui envie au cinéma d’actualité et de reportage sa spontanéité vraie et sa fulgurante vérité », disait François Truffaut pour qui Rossellini était le maître absolu.
La caméra du cinéaste est un œil de la conscience, presque toujours inquiet, souvent déchiré de voir ses personnages. S’identifier comme par transmission occulte aux mouvements d’une âme, aller toujours plus au fond de la vie intime d’un être, ici d’un milieu scientifique et par suite écouter le réel, le dépouiller de ses oripeaux, le creuser jusqu’à l’os.
Car la vérité d’Irène est intérieure, et cette pénétration lente, respectueuse, ne tarde pas à la faire jaillir à nos yeux.
Un film peu connu de Rossellini qui demande une découverte d’urgence pour en évaluer toute la beauté.
12H30 Déjeuner, chacun apporte une participation culinaire et des boissons
14h : VOYAGE EN ITALIE (1954) Angleterre/ Italie ; avec Ingrid Bergman, George Sanders, Maria Mauban, Anne Proclemer, Paul Muller.
images Enzo Serafin ; musique Renzo Rossellini
Un couple britannique, Alexander (George Sanders) et Katherine Joyce (Ingrid Bergman) voyage en Italie. Le but de ce voyage est de vendre une maison dont Alexandre a hérité.
Après leur arrivée à Naples leur relation s’étiole, Alexander est cynique et indifférent au monde qui l’entoure et sa femme ne lui inspire plus aucune passion.
Alors Katherine visite seule le musée archéologique et la collection Farnèse ainsi que les environs : Cumes, la Solfatare, pendant qu’Alexandre part à Capri rejoindre son amie Judy. A son retour, le couple décide de divorcer. Ce choix rend d’autant plus bouleversante leur visite à Pompéi, car ils assistent à la mise à jour d’un couple momifié, uni pour l’éternité.
La fin du film les réunira miraculeusement lors d’une procession en l’honneur de San Gennaro, qui les fera enfin communier avec la beauté et l’harmonie du monde.
Un homme et une femme marchent dans la ville, chacun de son coté, avec leurs dérisoires problèmes de tous les jours, et se trouvent brusquement confrontés avec le sentiment de la vie éternelle, de la pérennité des choses. D’un seul coup le monde apparaît transfiguré par la grâce de Dieu.
Pour cela une direction d’acteurs inimitable afin de détecter les âmes, aussi bien chez les grands acteurs, que parmi de gens qui n’ont jamais été devant une caméra.
Avec « Voyage en Italie » Rossellini abolit toute distance entre le monde extérieur et le monde intérieur de ses personnages. Plans objectifs et plans subjectifs se mêlent et le miracle de la réconciliation de deux êtres survient sans être annoncé.
Roberto Rossellini dira de son film « que les variations dans les rapports de ce couple, était dû à l’influence d’un troisième personnage, le monde extérieur qui l’entoure. »
Dans cette optique, le choix de Naples n’est pas un hasard. C’est la ville des choses les plus anciennes, projetée dans l’avenir du réel, avec la compréhension innée, quasi inconsciente des valeurs éternelles et de la vérité.
16h : EUROPE 51 (1952) Italie ; avec Ingrid Bergman, Alexander Knox, Giulietta Masina, Ettore Giannini
Roberto Rossellini nous propose l’aventure d’un femme qui à un moment de sa vie devient un être élu. Il y a dans l’itinéraire de Catherine, extraordinaire Ingrid Bergman un vrai parcours spirituel. Avec ce film Rossellini signe l’un des grands chefs d’œuvre du cinéma mondial.
Une jeune mère, riche et frivole occupée par ses mondanités n’entend pas l’appel désespéré de son enfant qui se suicide. Le terrible choc va l’entraîner à une prise de conscience qui va lui permettre de poser un autre regard sur le monde. Elle se lance dans l’aide sociale avec une attitude déterminée qui inquiète son entourage. Elle découvre, comme François d’Assise, la souffrance des autres. Elle aide les petites gens en dilapidant sa fortune, comportement insupportable pour ses proches. Sa famille affolée, avec l’aide des institutions, la fait enfermer dans un hôpital psychiatrique.
Mais pour la première fois peut-être Catherine existe vraiment au-delà des murs de sa prison.
Elle s’intègre au cosmos et n’a plus peur de son état. Elle se découvre peu à peu libre et apaisée. Seuls les petits qui la regardent derrière ses barreaux savent sa grandeur. Il y a dans ce film une référence explicite à « La pesanteur et la grâce » de Simone Weil grande mystique qui disait que « lorsque on arrive au bout des facultés humaines l’être tend les bras, s’arrête, regarde et attend ». C’est exactement ce que fait Catherine à la fin du film.
Catherine est un être d’exception comme il en faudrait un peu plus sur cette terre.
Rossellini a voulu appeler son film « Europe 51 » en référence à une époque où déjà il y avait des mafias appelées églises, magistrature, police, psychiatrie animées où entretenues par des politiciens corrompus ce qui n’a vraiment pas changé. L’héroïsme de Catherine est d’autant plus fort. Pour eux Catherine n’est pas récupérable donc il faut l’éliminer. Rossellini qui disait « un esprit libre ne doit rien apprendre en esclave » a osé aller aussi loin.
Ici Rossellini dénude le réel en liant l’individu au cosmos. Le grand cinéaste italien pensait à cette époque que le cinéma et l’art en général était déjà mort.
Du vendredi 28 mai au soir au dimanche 30 mai 2021 à midi (Saône et Loire) avec l’Association « A Ciel Ouvert », 33 Rue de Chardenoux, 71500 Bruailles Analyses de films allant de l’amour humain à l’amour divin
Inscription sur le lien : https://www.association-a-ciel-ouvert.org/programme-detail/week-end-cinema-de-lamour-humain-a-lamour-divin-du-30-04-2021-au-02-05-202/1004/2404.aspx (NB: la date est bien modifiée sur le site du 28-05 au 30-05-2021, lorsque l’on ouvre la page)
Comme tous les grands poètes l’ont dit, l’amour sauvera le monde.
Aimer jusqu’à l’oubli de soi-même, apporte la vibration primordiale qui diffuse l’harmonie dans la matière.
Que cet amour soit profondément humain, qu’il apporte la transcendance de l’âme vers les hauteurs de l’esprit, ou qu’il rencontre comme dans un vertige une image de Dieu ; ces différentes dimensions de l’amour nous élèvent au-dessus des turpitudes humaines et contribuent au mieux-vivre dans sa chair et son esprit en communion avec l’autre.
Ce cycle de films nous fait vivre ces différentes approches, pour nous élever en conscience vers notre frère humain.
Vendredi 28 mai 2021
18h : LE SAMÂ, LA DANSE DES DERVICHES TOURNEURS D’ISTANBUL (Turquie 2007) de Yilinda Vakiflar. Filmée dans le tekke de Sekai Dede Efendi, grande famille soufie.
Le Samâ, la danse des derviches tourneurs symbolise la gravitation universelle.
Cette cérémonie a été transmise à Djalal al dîn Rûmi au XIII siècle par un derviche errant Shams de Tabriz. On l’appelait également Mawlana. C’était un voyant qui écrivait, au temps de Saint Louis, qu’en coupant un atome on y trouverait un système solaire en miniature. La danse tournoyante fait voler la robe blanche du derviche, la main droite est tournée vers le ciel pour y recueillir la grâce, la main gauche vers le sol pour y répandre cette grâce qui a traversé son cœur et que le derviche redonne au monde après l’avoir réchauffée de son amour. Les tours faits dans l’espace autour de la salle figurent la loi de l’univers.
21h : L’ÎLE (2008) Russie, de Pavel Lounguine, avec Piotr Mamonov, Dimitri Dioujev, Victor Soukhoroukov
Cette œuvre est une plongée dans la Foi la plus sincère et la plus bouleversante. Un ermite guérisseur orthodoxe, qui fut marin pendant la guerre, est rongé par la culpabilité d’un crime de jeunesse commis au nom de sa survie.
Recueilli par des moines sur une île du bout du monde dans la Mer Blanche, ce marin devient un starets, dans la tradition de ces pères spirituels si importants dans la vie religieuse russe. Ici, Anatoli a acquis ce don de guérisseur, de devin et une réputation de sainteté. C’est une plongée au cœur de l’âme russe. Devenu le Père Anatoli, un vagabond de Dieu, personnage clé de l’orthodoxie russe qui simule la folie pour mieux porter la faute de sa jeunesse, est en quête de rédemption. Anatoli rappelle sans cesse à son entourage la nécessité de la pauvreté. Sur cette île perdue Anatoli finira par trouver le pardon.
Ici, il y a une vérité des regards qui ne trompe pas sur la force de la Foi.
Samedi 29 mai
10h : TROIS CAMARADES (1938) de Frank Borzage, avec Margaret Sullavan, Robert Taylor, Franchot Tone, Robert Young
C’est la victoire de l’esprit sur la matière. Pat, une jeune femme, telle une présence hors du temps, surgît dans l’histoire de trois hommes liés par une indéfectible amitié renforcée par la guerre.
L’un d’entre eux tombe amoureux de Pat avec une évidence indiscutable et les deux autres vont devenir solidaires de cet amour.
La nature séraphique de Pat illumine le quotidien où plane déjà les prémices de l’arrivée sur l’Allemagne d’un tyran. Dans ce monde larvé, les trois hommes ont leur chemin éclairé par cette dryade.
L’un va disparaître happé par le mal qui rôde.
Alors, lorsque Pat offre sa vie à la croisée d’une fenêtre, en fait elle se recueille.
Ce film admirable est une saisie de l’éphémère qui postule une soif irrépressible d’éternité.
15h : AU RISQUE DE SE PERDRE (1959 États-Unis) de Fred Zinnemann, avec Audrey Hepburn, Peter Finch, Dama Edith Evans, Dean Jagger, Peggy Ashcroft
Nous sommes en 1930 en Belgique.
Gabrielle dit adieu à sa famille, accablée de chagrin de la voir entrer au noviciat, et notamment à son père auquel elle est très attachée. Mais son désir est grand d’entrer au couvent, où on lui donnera le nom de Sœur Luc.
Toute la première partie du film montre comment Gabrielle est initiée à la vie religieuse à travers ses rituels ; sa discipline rigoureuse est montrée avec un immense talent par le réalisateur. Rarement l’univers d’un couvent n’avait été rendu avec autant de véracité.
« Au risque de se perdre » est une quête spirituelle profonde. Chacun doit trouver ici sa voie et des religieuses attentives y veillent. Quand la Mère Supérieure la sent prête, Soeur Luc va partir au Congo pour soigner les malades. Au service d’un docteur un peu rustre et athée, le Docteur Fortunatti, qui va vaciller devant la rectitude morale de la jeune religieuse infirmière.
Soeur Luc est plongée dans la réalité parfois brutale de la vie en Afrique.
Lorsqu’elle retourne en Belgique, la guerre de 39/40 éclate. Elle y rencontrera l’épreuve ultime.
Audrey Hepburn, magnifique de bout en bout, apporte à ce film bouleversant toute la grâce qu’il fallait.
18h : COLD FEVER (1995) Islande, de Fredrik Thor Fridriksson, avec Masatoshi Nagase, Lili Taylor, Fisher Stevens
Un jour à Tokyo, un couple de personnes âgées supplie, sur un écran de télévision, Atshushi, leur fils, de se manifester ; Ses parents sont morts depuis, dans un avion qui s’est abîmé quelque part en Islande. Il honore sur cette terre lointaine leur corps et leur âme par une cérémonie Shinto, en plein hiver.
Le jeune japonais débarque dans un désert de neige, de bourrasques cinglantes sur une route qui ne mène nulle part. Dans cet univers de bout du monde, Atshushi roule dans un froid intense et tente de rejoindre une rivière perdue.
Il va croiser dans son périple des êtres étranges, des fantômes et des Elfes. Parmi toutes ces apparitions, il rencontre un vieil homme à la bonté même. Grâce à cet homme, Atshushi sera emmené à l’endroit du crash de l’avion où il pourra célébrer la cérémonie à la mémoire de ses parents.
Un film rare et fascinant.
21h : JEANNE LA PAPESSE (2010) Allemagne, de Sönke Wortmann, avec Joanna Wokalek, David Wenham, John Goodman, Iain Glen
La vie légendaire de Joanna Von Ingelheim, une catholique allemande d’origine anglaise qui se déguise en homme et après un incroyable parcours intègre l’entourage du Pape Leon IV. Elle a été connue sous le nom de Jeanne l’Anglais. Elle vécut au IX siècle, période lointaine, particulièrement troublée, peu après Charlemagne ou la femme n’était rien.
Son histoire stupéfiante est restituée avec un talent fou par le réalisateur allemand. Histoire, fruit de plusieurs années de recherche. Entrant dans l’entourage du Pape, toujours sous l’apparence d’un homme, elle va sauver le souverain pontife de la goutte, grâce à ses connaissances en médecines naturelles.
Suite à une intrigue autour du Pape et à son assassinat, elle va lui succéder sous le nom de Jean VIII de 855 à 858, date où elle meurt subitement à la Fête Dieu.
Une femme serait donc montée sur le trône de Saint Pierre. Si l’église a accrédité un temps son existence, aujourd’hui, elle a revu sa copie et il semblerait que le mystère demeure.
Pourtant son existence fut accréditée par Jacques de Voragine, le fameux auteur de « La Légende Dorée », et des personnalités de première importance comme Pétrarque et Boccace.
Dimanche 30 mai
10H JE M’APPELLE BERNADETTE (2011) DE Jean Sagols, avec Katia Miran, Francis Huster, Michel Aumont, Francis Perrin, Rufus.
Entre le mois de février et de juillet 1858, dans la grotte de Massabielle, la Vierge Marie est apparue 18 fois à Bernadette Soubirous, petite fille pauvre de Lourdes.
Une véritable révolution s’en suivit qui, au cœur du Second Empire bouscula l’ordre établi par son message universel d’Amour. Ce que les politiques n’aimèrent pas beaucoup et combattirent.
La jeune Bernadette, formidable Katia Miran, va se trouver confrontée à la méchanceté et à la roublardise des pouvoirs publics, aussi bien qu’aux instances judiciaires. La médecine va aller jusqu’à mesurer son cerveau pour voir si elle n’est pas folle.
Mais la force qui anime Bernadette ne fléchira jamais, même dans les pires moments. Interprétée par une jeune comédienne de 15 ans, sa force lumineuse et son charme va peser fort auprès du public, bien au-delà de la communauté chrétienne.
Rappel
Notre Association a mis en vente 3 DVD de films de Lionel TARDIF ainsi que ses livres, si vous souhaitez vous en procurer et qu’il vous le (les) dédicace.
Toutes vos participations (cotisations, participation aux ateliers et ventes de ces ouvrages) permettent le bon fonctionnement de notre association : achat du matériel, fournitures et documents diverses, maintenance et entretien informatique, recherches et formations diverses pour contribuer à l’enrichissement intérieur de chacun.
DVD
20 € le DVD
La Montée de la Sève : …………………………………………………. 15 €
Sous forme de roman, son expérience de vie qui passe par des petits boulots très jeune, la guerre d’Algérie au pire moment, 10 ans d’usine à se faire intoxiquer par des produits chimiques. Mais le tout réuni et grâce à un député maire éclairé qui a privilégié ce chemin de vie aux diplômes, Lionel a pu, pendant 40 ans, diriger le Centre Culturel de Tours, une cinémathèque, des festivals de cinéma et créer deux symposiums internationaux pour une nouvelle conscience de l’humanité.
Les Grands Aventuriers du Cinéma : …………………………. 25 €
Depuis les Frères Lumière jusqu’à Artavadz Pelechian, tous les créateurs qui ont façonné le langage cinématographique des débuts du cinéma jusqu’aux années 70. Grâce à des paris et des audaces, qui ébranlèrent souvent l’équilibre financier de la production des films, ils ont œuvré dans la verticalité avec la volonté de capter la lumière qui surgit dans les ciels d’orage…
Taj Mahal, Rose du Monde : ………………………………………. 13 €
C’est un récit à quatre voix, avec quatre personnages comme mus par des forces supérieures, qui vont donner quatre versions de l’histoire des Moghols dont le Taj est l’épicentre. Ce mausolée sublime qui a scellé une histoire d’amour immortelle est devenu un symbole pour l’Inde entière.
Vers une Nouvelle Conscience : ……………………………………. 15 €
Ce livre propose la quintessence des interventions transdisciplinaires de ce premier symposium international (Tours 1988). Tout en montrant les convergences existant entre les domaines des sciences, des arts et de la tradition, ces différents chercheurs ont contribué à l’indispensable mutation vers une vision et une responsabilité planétaire.
Le Berceau dans les Etoiles : ………………………………………. 20 €
Ce livre nous propose de mettre en résonance différents textes sacrés de l’histoire de l’humanité, des perceptions de la terre, de l’univers et du Créateur, qui nous viennent de fort loin parfois et qui nous semblent si proches avec l’éclairage des nouvelles sciences.
Vertige d’autant plus grand que l’humanité est en train de s’abîmer à nouveau dans un manque total de Conscience. Les habitants de la terre célèbrent le dieu argent au détriment de la connaissance de soi et de l’Amour. Ce qui a fait dire à Sri Aurobindo, le plus grand penseur de notre XXème, dans un poème fulgurant, Savitri : « Ô petits aventuriers dans un monde infini,
Prisonniers d’une humanité de nains,
Tournerez-vous sans fin dans la ronde du mental,
Autour d’un petit moi et de médiocres riens ? ».
Mais ce même visionnaire nous promet aussi :
« Les enfants aux yeux de soleil d’une aube merveilleuse,
Architectes de l’immortalité,
Corps resplendissants de la lumière de l’esprit,
Porteurs du mot magique, du feu mystique. »
L’ambition de ce livre est de vous ouvrir à une autre compréhension du monde à la lumière des Anciens et des penseurs d’aujourd’hui, pour construire notre véritable vocation, qui est divine.